Norvège - Des coquilles Saint-Jacques découvertes pour la première fois dans une tombe de l'Âge viking à Bjugn
- Le 18/11/2025
- Dans Archéologie
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Une tombe de l'époque viking remarquablement bien conservée a été mise au jour à Val, près de Bjugn, dans le comté de Trøndelag. Les archéologues s'attellent désormais à l'étude du matériel osseux et des objets funéraires afin de tenter de résoudre l'énigme que représente la femme enterrée là.
C'est grâce à la découverte, plus tôt dans l'année, d'une broche tortue par un amateur de détection de métaux, Roy Søreng, que les archéologues du Musée des Sciences de l'Université norvégienne des Sciences et de la Technologie (NTNU) et du Conseil du comté de Trøndelag ont pu localiser la sépulture.
Ces derniers avaient déjà mis au jour, quelques mois seulement auparavant, un squelette exceptionnellement bien conservé datant du VIIIème siècle sur le même terrain. La découverte de Søreng les a donc incités à explorer de nouveau le site - avec succès.
"La tombe de l'époque viking renferme ce que nous pensons être la dépouille d'une femme, inhumée avec des vêtements et des bijoux typiques de cette période, datant du IXème siècle. Cela laisse supposer qu'il s'agissait d'une femme libre, probablement mariée, peut-être une femme au foyer travaillant dans une ferme", explique Raymond Sauvage, ingénieur principal au département d'Archéologie et d'Histoire culturelle du musée.
Des fouilles menées en secret
Les archéologues ont mené les fouilles en secret tant la découverte est importante.
Ils ont tenu à remercier chaleureusement Roy Søreng, le découvreur, ainsi qu'Arve Innstrand, le propriétaire des terres agricoles, pour sa contribution. "Lors des investigations, nous avons rapidement réalisé que nous étions face à une nouvelle tombe avec un squelette qui risquait d’être endommagée par le prochain labour", rapporte Hanne Bryn, ingénieure principale et responsable de terrain au département d’Archéologie et d’Histoire culturelle du musée.
Afin de sécuriser le site et de préserver un maximum d'informations, le ministère norvégien du Patrimoine culturel a alloué des fonds supplémentaires qui ont permis aux archéologues de documenter le matériel osseux et le mobilier funéraire.
"Il s’agit d’une découverte extraordinaire. Il est très rare de trouver un squelette aussi bien conservé dans d’anciennes tombes. Cette découverte revêt une grande valeur patrimoniale et recèle un immense potentiel de connaissances. C’est pourquoi il était essentiel que le ministère norvégien du Patrimoine culturel alloue des fonds afin de garantir au mieux sa préservation", a déclaré la ministre du Patrimoine culturel, Hanna Geiran.
Une pratique funéraire inédite
Les bijoux trouvés dans la sépulture, deux broches tortues qui servaient à maintenir la robe-tablier, ainsi qu'une broche penannulaire qui fermait l'encolure, sont typiques de l'Âge Viking. "Cette nouvelle tombe est probablement d'une à trois générations plus récente que la tombe mentionnée précédemment sur le site," souligne Hanne Bryn Bryn.
Mais le plus frappant, selon Raymond Sauvage, ce sont les deux coquilles Saint-Jacques placées près de la bouche du défunt. Si au Moyen Âge, elles avaient une signification chrétienne liée au culte de Saint-Jacques, il est plus ardu pour les archéologues de livrer une interprétation de ce dépôt dans une sépulture du IXème siècle.
"Cette pratique est inédite dans les tombes préchrétiennes de Norvège. Nous ignorons encore sa signification symbolique", confie-t-il.
Les coquillages étaient disposés la face bombée vers l'extérieur et le bord droit de la valve vers le haut, recouvrant ainsi partiellement la bouche. Le long de celle-ci, les chercheurs ont également trouvé de petits ossements d'oiseaux, provenant probablement des ailes.
Le résultat des analyses attendu avec impatience
Les chercheurs du musée des sciences de l'université NTNU vont maintenant analyser le matériel de la tombe.
"Nous allons examiner le squelette, préserver les objets et prélever des échantillons pour datation et analyse ADN. L’objectif est d’en apprendre davantage sur la personne et sur un éventuel lien de parenté avec la découverte précédente au même endroit", explique Raymond Sauvage.
La taille du squelette, les caractéristiques sexuelles et toute trace de maladie peuvent également leur livrer de précieuses informations.
"L'époque viking passionne beaucoup de monde, et nous avons hâte d'approfondir nos connaissances grâce aux recherches menées au Musée des sciences de l'Université norvégienne des Sciences et de la Technologie (NTNU)", conclut Hanna Geiran
- Sources: www.gemini.no, www.riksantikvaren.no (traduction et réécriture / Kernelyd)
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