Islande - Le culte des dieux nordiques connaît un boom en Islande
- Le 30/08/2017
- Dans Sciences et Société
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Depuis l’arrivée du christianisme sur l’île, voilà mille ans, l’Islande avait perdu contact avec les dieux nordiques. Les fidèles sont en 2017 de plus en plus nombreux à se tourner vers eux.
Les Islandais adorateurs d’Odin, Thor ou Freyja n’étaient encore, il y a vingt ans, qu’une joyeuse bande réunissant 280 originaux. Aujourd’hui, ils seraient 3583 - 2369 hommes et 1214 femmes - à se déclarer officiellement païens, selon le journal Morgunbladid, contre 2382 en 2014. Cela représente 1% de la population du pays. Deux d’entre eux figurent même parmi les élus au parlement national, l’un sur une liste de gauche, l’autre pour une formation de gauche.
On est évidemment loin des 237 938 luthériens membres de l’Eglise nationale, qui rassemble encore 70% des Islandais (contre 80% en 2009). Mais force est de constater que, tandis que le christianisme recule, le paganisme semble en rapide croissance.
Un retour aux racines
Grand prêtre de l'Asatruarfelagid, l’association Asatru d'Islande fondée en 1972, Hilmar Orn Hilmarsson - plus connu à l’étranger pour ses collaborations avec le groupe de musique islandais Sigur Rós - dit à qui veut l’entendre que son mouvement n’a rien à voir avec le néopaganisme d’extrême droite qui a fait son apparition en Europe. En Islande, il s’agirait surtout d’une volonté de retourner à la nature et aux racines culturelles scandinaves, souvent exprimées dans des poèmes qu’on enseigne à l’école.
Selon lui, cette expansion serait principalement imputable à l’attention médiatique que reçoivent les cérémonies religieuses de l’association : "Plus de gens voient ce que nous faisons, et aiment ça. Nous ne recrutons pas de membres. Nous encourageons seulement les gens à se joindre à nous si cela les intéresse. Nos cérémonies sont ouvertes à tous ", a-t-il ainsi expliqué aux journalistes du Morgunbladid.
Une version moderne du culte
Comme l’explique la BBC, l’une des particularités de l’Asatruarfelagid est l’absence d’un racisme que l’on rencontre généralement dans les autres mouvements néopaïens se revendiquant de l’héritage du culte des dieux nordiques. À l’inverse, en Islande, les néopaïens se sont fait remarquer pour leur engagement aux côtés d’adeptes d’autres religions — il existe en Islande près de 45 autres communautés religieuses actives, dont des catholiques, des pentecôtistes, des jéhovistes et des mormons, mais aussi des juifs et des musulmans — pour promouvoir les droits civils ou encore la conscience écologique.
À noter que si les adeptes de ce néopaganisme nordique continuent de pratiquer des rites sacrificiels anciens, comme à l’époque viking, ils épargnent désormais la vie des animaux. De même, les sagas mettant en scène les dieux nordiques y sont présentées comme étant '"des métaphores poétiques illustrant les forces de la nature à l’œuvre et la psychologie humaine", à en croire les propos d’Hilmar Örn Hilmarsson.
Leur tout premier temple, bâti sur un terrain donné par le conseil municipal de Reykjavik, mais financé par des dons, devrait être achevé et inauguré en 2018. Il surplombera Reykjavik, la capitale islandaise, qui accueille près d’un tiers de la population du pays.
Un phénomène international
Pour autant, le phénomène n’est pas circonscrit à l’Islande. Selon une estimation de l’institut Pew Research, le nombre d’Européens tentés par les religions liées au folklore national devrait doubler d’ici à 2050.
A en croire le magazine en ligne Ozy.com, des communautés païennes se sont développées par exemple en Estonie, mais aussi en République tchèque, en Espagne… et même en Afrique du Sud, en Australie et en Nouvelle-Zélande!
- Sources: www.mbl.is, www.bbc.com, www.8e-etage.fr, www.tdg.ch
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